Yvette Alde est une peintre française du XXe siècle.
Bienvenue sur ce petit blog consacré à ma passion pour la peinture. Pour tout contact : galeriebeauxarts@yahoo.com Bonne visite.
mercredi 9 février 2022
Andrée Bordeaux Lepecq
Andrée Bordeaux-Lepecq (1910-1973) est une peintre française du XXe siècle.
Elève d'Othon Friesz à l'Académie de la Grande Chaumière, la Lavalloise Andrée Bordeaux-Le Pecq est influencée par Jacques Villon, Léopold Survage et Jean Bazaine.
Après guerre, elle figure dans nombre d'expositions, et obtient des récompenses comme peintre, graveur sur cuivre et cartonnier. Elle est nommé "Peintre de l'Air et de l'Espace" dès 1935. Elle expose à Bruxelles, Munich, Vienne, Genève, Florence, Rome, Ankara, Madrid, Barcelone, Dublin, Mexico, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Sao Paulo, Bangkok, Tokyo, et près d'une dizaine de villes des États-Unis dont New York.
Elle participe au Salon des artistes français, au Salon d'automne et au salon de Nika-Kaï à Tokyo.
Elle fonde le premier musée français d'art naïf (musée du Vieux-Château) à Laval. Elle devient sociétaire du salon de mai à Paris, et chargée de mission auprès de Jean Cassou, conservateur en chef du musée national d'art moderne et fondateur du musée d'art moderne de la ville de Paris. « Ce qui frappe dès le prime abord dans le tempérament de Bordeaux-Le Pecq, écrira Jean Cassou, c'est un air de franchise et de liberté. Cette artiste est ouverte aux impressions de la nature, toujours disposée à en accueillir l'immédiate et simple véhémence. Et comme elle est très peintre, très coloriste, elle sait qu'aux impressions directes doivent succéder les élaborations sur la toile, et c'est alors que commence ce qui pour sa conscience d'artiste est l'essentiel : la mise en œuvre de ces impressions, leur organisation ou désorganisation pour obtenir une image neuve singulière, et si distante du spectacle initial qu'elle rejoint les confins de l'abstrait. " En 1954, Andrée Bordeaux-le-Pecq est l'une des deux fondatrices du salon Comparaisons dont elle est élue présidente l'année suivante
Elle a aussi oeuvré pour le mobilier national (manufacture de Beauvais) et exécuté de nombre de cartons de tapisserie pour Felletin à Aubusson.
Elle commande sa maison-atelier à l'architecte Claude Parent qui l'édifie à Bois-le-Roi (Eure) de 1963 à 1965, édifice dont le Centre Georges Pompidou conserve les archives à Paris.
Natures mortes, scènes portuaires, paysages mexicains, scènes de neige, portraits, vues de Saint-Tropez, de Saint-Malo, de Paris, émaillent son oeuvre. Trois périodes segmentent sa production : une période réaliste, une période géométrique-cubiste et une période « peintre de la mer » légèrement abstraite et très colorée. « Une œuvre de coloriste sachant trier et organiser ses impressions pour aboutir à une composition qui, sous l'ordonnance, garde fraîche la sensation éprouvée devant un coin de nature. » écrira Gérald Schurr. Pierre Restany, Henry Galy-Carles, Raymond Cogniat, Jean-Jacques Lévêque, René Deroudille, Jean-Clarence Lambert et Jean Cassou ont aussi écrit sur elle.
COLLECTIONS PUBLIQUES :
Ses œuvres sont présentes dans nombre de musées, à Paris (Centre National d'Arts Plastiques, une demi-douzaine d'oeuvres acquises par l'Etat), Bordeaux ( Musée des Beaux-Arts, Achat de la Ville en 1963 ), Dieppe (Château-Musée, achat de la Ville en 1964), Toulon (Préfecture du Var, achat de l'Etat en 1947), Prayssac ( Mairie, Achat de l'Etat en 1953), Vienne, São Paulo, Téhéran, Reykjavik, Tel Aviv, Phoenix (Arizona), Mexico, Rio de Janeiro, Djakarta et Tokyo.
dimanche 6 février 2022
Alfred Emile Godchaux (1839-1907)
Alfred Émile Godchaux (1839-1907) est un peintre français du XIXe siècle.
(NB : Alfred Godchaux n'est ni né en 1835, ni mort en 1895.)
Né sur l'île de la Cité à Paris le 24 janvier 1839 sous le nom officiel d'"Alfred Godchaux", Alfred Émile Godchaux est le fils légitime de Henry Gabriel ("Mayer" comme prénom sur un acte d'EC) Godchaux et Julie Mosès, tous deux mariés le 10 mai 1838 à Paris 7e. Dès ses quinze ans, le jeune Parisien se rend à pied à Fontainebleau pour y peindre la forêt. Puis au Musée du Luxembourg, il copie les maîtres d'alors : Millet, Rousseau, Breton, ce avant de montrer ses premières études au réaliste Gustave Courbet, à Eugène Isabey et Gustave Doré. Tous trois lui assurent qu'il est un peintre et lui disent de revenir les voir. Il dit entrer dans l'atelier de Courbet rue Hautefeuille en 1854, préparant la palette et les pinceaux du maître franc-comtois. Puis le "rapin préféré de Courbet" est formé à l'École des Beaux Arts de Paris, et auprès de Régis François Gignoux (1814-1882), lui-même paysagiste élève du peintre d'histoire Paul Delaroche aux Beaux-Arts de Paris. Godchaux est aussi "modèle pour Léon Cogniet, rue de Lancry". Le romantique Cogniet, maître de Degas, Bonheur et autres Boucher, réside au 53 rue de Lancry.
Après ses études, Godchaux voyage à travers l'Europe, passant des mois à étudier dans les musées d'Espagne et d'Italie, visitant Venise et Constantinople. À son retour à Paris en 1860, il commence à exposer ses œuvres au Salon de Paris, où il reçoit nombre d éloges. Alfred Émile Godchaux est un peintre français reconnu, prolifique auteur de paysages, de paysages animés, de scènes portuaires, de marines, de fleurs. Il travaille en plein-air et revient rarement sur son premier jet. Il étudie aussi les ciels avec un soin tout particulier. La technique et le style de Godchaux sont influencés par les impressionnistes dont il est le contemporain. Peintre de plein air, il est capable de transmettre une peinture pleine de vivacité. Il peint notamment la Normandie, la Bretagne, l'Auvergne, le littoral poitevin, La Rochelle, Royan où il expose au casino, Fouras, Caen, Blidah. A Biarritz, le général Fleury achète une de ses toiles pour le palais de Napoléon III, sur commande de ce dernier. En septembre 1867, il réside à Dieppe.
Godchaux quitte Paris en 1875 et s'installe à Pau, ouvrant un atelier au 3 rue Henri IV, puis au 18. La beauté du littoral donne à Alfred Godchaux une abondance de sujets pour lesquels il y a une clientèle admirative. Désormais, le membre du Club Alpin Français expose maintenant aux Beaux Arts de Pau, notamment ses Paysage Pyrénéen et La Promenade de Montauban à Luchon. En août 1878, il expose une immense toile longue de trois mètres, un paysage local, à l'établissement thermal d'Eaux-Bonnes en vallée d'Ossau. La toile pyrénéenne est "destinée à la cour du Portugal". En octobre 1879, Julie Godchaux née Mosès, alors veuve et demeurant au 31 rue Turenne à Paris, demande le rétablissement de l'acte de naissance de son fils Alfred en 1839, sans doute en vue d'un mariage porochain.. C'est à Pau le 13 janvier 1880 qu'Alfred épouse sa cadette Rose Françoise Amelin (Bordeaux 14 rue Paulin 28 12 1856 -), fille du couvreur François Amelin avec laquelle il a au moins deux fils, Eugène Godechaux (Pau 1878- Paris 1956) né avant le mariage, et Henri Godchaux (Pau 1881- Paris 1919), tous deux qualifiés d'artiste-peintre sur certains actes d'état-civil. Pour autant, aucun d'eux ne laissent la moindre occurence dans la presse, ne figurant notamment dans aucune exposition de leur temps.
Depuis Pau, Godchaux rayonne en s'installant çà et là à la belle saison. A Biarritz, le russophile qu'est Godchaux est invité par le Grand Duc Alexis et le prince Orloff, fréquente les princesses britanniques. En juillet 1881, l'Echo de Jarnac écrit à propos de Godchaux venu quelques jours peindre Cognac : " Godchaux est un paysagiste d’un grand talent, — mieux que cela, une personnalité, — et les critiques d’art de la capitale lui ont consacré plus d’une fois le rez- de-chaussée de leurs journaux." En novembre 1882, le Messager de Toulouse écrit : " Godchaux est le peintre populaire du Sud- Ouest. Godchaux habite Pau une grande partie de l’année, et vient au printemps passer deux mois à Toulouse, où les amateurs le débarrassent vite de ses paysages et de ses mannes — sans se douter que, plus tard, ces œuvres, acquises à un prix très accessible, vaudront de l’or." A Toulouse, celui qui peint alors les Pyrénées comme la côte basque décore la salle à manger de l'Hôtel du Midi pour 3000 francs. Le 4 mars 1884, Godchaux vend aux enchères l'ensemble de cet atelier palois. Le peintre au béret de velours rivé sur le chef, à la pipe en ronce de bruyères et à la vareuse bleue quitte l'accueillante ville béarnaise pour Paris, attiré par des galeristes parisiens. Cependant, en mai 1885, il a toujours un atelier au 4 rue Serviez à Pau.
Il poursuit ses pérégrinations dans le Sud-Ouest. En mai 1887, il expose à l'Exposition nationale des Beaux-Arts à Poitiers. "Godchaux est un artiste qui brosse une toile avec une rapidité, note la presse, et j’ajouterai avec une adresse incroyables. Il devrait être médaillé du Salon depuis longtemps." En décembre de cette même année, il expose ses paysages au Théâtre de Rochefort. Dès juin 1888, Godchaux installe son atelier place des Petits-Bancs à La Rochelle. En 1889, Godchaux a son atelier à Arcachon, boulevard de la Plage, et y peint des marines comme hier des montagnes à Pau. Là, il est apprécié de Sardou, Coppée et Dumas fils. En janvier 1890, il quitte Arcachon pour des travaux à l'étranger, cédant les oeuvres de son atelier arcachonnais à cette occasion. En janvier 1890, la Gazette des Beaux-Arts annonce la parution de la biographie Le peintre Godchaux et ses oeuvres par Pierre Delbarre. En 1892, il décore une salle de l'Opéra de Limoges. En avril 1895, il participe au Salon de Toulouse. L'été 1895, il peint à la Bourboule, exécutant des décors pour son casino, ce dans la salle de billard et celle des petits-chevaux.
Bavard, séducteur, urbain, Godchaux à le goût du spectacle. En avril 1896 à Toulouse, il se prête à un spectacle des Nouveautés, s'attelant au challenge de réaliser une huile sur toile en moins de quatre minutes, in facto en 3 minutes et 49 secondes top chrono. En septembre 1903 à Vichy, l'habitué de la station thermale qu'est Godchaux renouvelle cette prestation spectaculaire - une toile en cinq minutes - lors d'une soirée de gala à la salle de l'Alcazar.
Puis il gagne l'Est de la France. En 1906, Alfred Godchaux a son atelier au 19 rue Héré à Nancy. Un atelier lorrain qui ne désemplit pas d'amateurs de ses oeuvres Alfred Emile Godchaux meurt le 3 mai 1907 à Reims, à son domicile du 101 bis rue de Vesle, à l'âge de 68 ans. A son décès, il est déjà veuf. Un "Eugène Godechaux, artiste-peintre" demeurant à l'adresse familiale rémoise, comparaît à l'état-civil le 5 mai comme témoin de la mort de son père.
En 2018, Godcaux est présent au Musée Massey à Tarbes.
POLLUTION DU TRES IMPROBABLE EMILE GODCHAUX
Par ailleurs, Alfred serait le père du bien mystérieux Émile Godchaux (Bordeaux, vers 1860- 1938), lequel serait également un artiste talentueux dont le style et le sujet similaires auraient parfois conduit à une confusion entre les deux artistes et leur travail. Certains affirment également qu'Emile est le frère d'Alfred... Certains experts estiment qu'Alfred Émile Godchaux et Émile Godchaux ne sont qu'un seul et même artiste. Affirmation personnellement corroborée par l'absence de la moindre occurence d'un Emile Godchaux dans la presse contemporaine de l'artiste aux XIXe et XXe siècles. Si aucun Emile Godchaux n'existe, l'adjonction d'un "E" ou d'un "Emile" précédant le patronyme dans quelques tableaux peut être attribuée soit à Alfred Godchaux pour des toiles de sa jeunesse, soit à son fils Eugène Godchaux (1878-1956), lequel reste inexistant dans la presse contemporaine, rappelons-le ici.
PRESENCE DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES
Opéra de Limoges, Casino de la Bourboule.
Les musées de Tulle, Corrèze, possèdent une marine d'Alfred Godchaux.
En 1977, des toiles de Godchaux représentant la côte basque sont exposées au Musée Pyrénéen de Lourdes et présentes aujourd'hui dans ses collections permanentes.
En 1981, le Musée Lorrain à Nancy acquiert une toile de Godchaux représentant une place nancéenne et datée des années 1900.
samedi 5 février 2022
Jean Rémond ou la postérité foudroyée
Jean Rémond (1872-1913), parfois orthographié à tort Jean Remond, est un peintre français des XIXe et XXe siècles.
Huile sur toile, format 65 par 81 cm. (30.)
Né au 5 rue Sainte-Catherine à Nancy le 11 mars 1872, Jean Rémond est le fils de l'avocat nancéen Nicolas Antoine Gustave Rémond (Metz 1832-1883) et de sa jeune épouse Elisabeth Collignon (1844-), le petit-fils d'Antoine Rémond aussi.
Lorrain, Jean Rémond quitte sa ville natale lorsque son père est nommé président de chambre à la Cour d'appel de Paris en 1883. Triste année pour Jean et son frère aîné Nicolas (1870-) puisque leur père meurt subitement à 52 ans le 15 décembre à leur domicile du 31 rue de Tournon (VIe), laissant aussi une veuve, Elisabeth, mère cultivée et affectueuse qui vivra ensuite au 57 rue Stanislas à Nancy.
Artiste précoce, Jean de retour à Nancy noircit ses carnets de croquis par des paysages de sa Lorraine natale et reçoit les conseils du peintre nancéen Ernest Charbonnier (1846-1932), élève de Cabanel et professeur au lycée de Nancy. Puis grâce à son tuteur, le renommé paysagiste François Emile Michel (1828-1909), le jeune Jean décide d'entrer en peinture. Parisien résidant avenue de l'Observatoire, Michel lui fait découvrir la Bretagne. Dès 1889, à la fin de sa scolarité, Jean dont la santé est fragile est conduit à voyager durant onze mois en Orient, en Égypte, en Syrie, en Palestine et y brosse de lumineuses aquarelles.
De retour en France, il étudie la peinture auprès du peintre Alfred de Richemont (1857-1911) et intègre durant trois ans l'atelier de Fernand Cormon à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Dès 1891, il figure dans une exposition collective à Versailles où il reçoit une mention honorable en aquarelle.
La mère de Jean meurt le 16 juillet 1893 lorsqu'il a 21 ans. Puis Jean épouse sa cadette Marie Léonie Baudoin (1877-), fille d'un médecin inspecteur de l'armée résidant au 5 rue Stanislas (VIe) : Charles Baudouin (1831-). Le 2 décembre 1897, Marie Léonie donne naissance à une fille : Suzanne Elisabeth Rémond, née au domicile de ses parents, situé au 58 rue Notre-Dame-des-Champs (VIe).
Peintre paysagiste, Jean Rémond fait ensuite fructifier l'enseignement du bienveillant Cormon en étudiant rapidement la nature sur le motif, surtout sur le littoral nord de la Bretagne (Morlaix, Cancale, Ploumanac'h, Lanildut ) et en Corrèze, secondairement au Pays Basque. Dans la prolongation de l'impressionnisme et du néo-impressionnisme, il participe au mouvement de composition et de reconstruction des artistes contemporains voués au paysage. Par l'étude attentive de la nature sur le motif, il construit son style propre "par le mélange heureux de logique et de lyrisme qui constitue son originalité", selon le Répertoire d'At et d'Archéologie en 1914.
Rémond expose au Salon de Toulouse en 1901. "A côté des naturalistes violents, il y a les naturalistes délicats, estime la revue L'Art Méridional. Jean Rémond est encore plus caressant avec sa Grève de Cancale et Vue prise au bord de Rance. Sa peinture est douce, limpide, d'un charme plein d'harmonie. "
Surout, il expose au Salon des Artistes Français dès 1894 - en 1900, il y expose une "Vente de poissons à Cancale" saluée par Le Radical et L'Univers, puis la Revue de l'Art moderne note en 1902 que "La mer du Nord inspire Jean Rémond". A propos du Salon des Artistes français de 1902, La Nouvelle Revue note également : "La Bretagne de Rembrandt et la Hollande de Cottet se partagent la sympathie de la jeunesse réfléchie ; Jean Rémond revient de Dordrecht à Tréguier." En 1903, il devient Sociétaire du Salon. Cette même année, il y obtient également une Médaille de Troisième Classe, Sa "Rivière d'Audierne, le soir" est également remarquée lors du Salon de 1904.
En 1905, il expose à la sixième exposition des Arts Réunis à la Galerie Georges Petit à Paris, un important ensemble de peintures à l'huile dont "Bord de rivière", "Petit port", "Effet d'orage" ou "Rayon de soleil". Georges Petit, galeriste majeur de l'époque, celui d'Alfred Sisley, Claude Monet, Auguste Rodin, Jean-François Millet, Ferdinand Knopff, Henri Matisse, Pablo Picasso, grand rival du galeriste Durand-Ruel. Cette même année, une toile de Rémond exposée au Salon est remarquée par le journal de Clemenceau, Le Radical : " Les Parcs aux huitres, de M. Jean Rémond, dont la coloration est fort originale, est un paysage digne d'éloges."
En 1906, il reçoit une Médaille de Deuxième Classe au Salon des Artistes français.
Au Salon de 1907, les journaux Le Temps et L'Intransigeant remarque les trois panneaux d""Après-midi d'été à Ploumanach", l'envoi de Rémond. Tout comme Le Progrès artistique qui écrit : "Après-midi d’été à Ploumanach , de M. Jean Rémond, est une des rares œuvres du Salon qui vaillent d’être retenues. Qualités de coloris et de construction. "
Attaché à sa région de naissance, il participe également au Salon de Nancy, notamment en 1907 avec deux peintures ("Chapelle de la Clarté" ; "Effet de neige"), puis en 1908 avec deux aquarelles ("Chapelle à Portpodec" ; "Maison à Portpodec".).
Au Salon de 1908, il expose une oeuvre remarquée par l'académicien français Henry Houssaye dans sa relation annuelle du Salon : "Il faut louer le "Soleil de mars en Bretagne" de M. Jean Remond, une toile bien exécutée et parée d'une lumière dorée faisant valoir un paysage bien ordonné." Aussi, "Le Magasin Pittoresque" remarque un autre envoi breton : "Aber-Ildut".
En 1908, il cofonde La Cimaise, un groupe de peintres, sculpteurs et artistes décorateurs. Ensemble, ils exposent de 1909 à 1922 à Paris : à la Galerie Georges Petit, puis à la Galerie Devambez.
En 1909, il figure à l'Exposition Rétrospective organisée par la S.L.A.A. de Nancy pour honorer les artistes lorrains récompensés aux Salons parisiens avec "Vue prise dans les Pyrénées espagnoles", "La Joie" et "Eglise de Penmarch" .
Cette même année rue Caumartin à Paris, Rémond participe à la première exposition collective d'une nouvelle société d'art présidée par l'académicien français Anatole France. Ainsi qu'au banquet donné chez Ledoyen, avenue des Champs-Elysées, à l'occasion du vernissage, événement mondain du Tout-Paris auquel participe notamment Robert de Montesquiou, Roger Marx, Calmette, Léonce Bénédite, Armand Dayot. Critique de New York Herald, Georges Bal note à propos de son envoi à l'exposition à laquelle participent aussi les artistes Désiré-Lucas, Lucien Simon, Raymond Bigot, Dauchez : "Les effets de lumière grise dans les paysages maritimes de M. Jean Rémond sont des plus subtils."
En 1909, lors de l'exposition de peinture du cercle Volney inaugurée par le Président de la République, le journal Le Temps note : "Jean Rémond, dont les toiles sont dignes du nom de cet artiste réputé."
Huile sur toile, format 60,5 par 81 cm. (n77.)
En janvier 1910, il figure à l'exposition de La Cimaise. Le journal "Le Matin" écrit alors sur ce salon : "Quelques beaux artistes y prennent nettement le pas. C'est Edgar Chahine. C'est Jean Dunand. C'est Paul Jouve. C'est Jean Rémond, maître de sa technique, l'un des plus distingués paysagistes français d'aujourd'hui."
En 1910, le peintre qui réside alors au 95 rue de Vaugirard (Paris VIe) fixe les inondations de la Seine dans la capitale. Cette même année, il se lie d'amitié avec le peintre naturaliste Léon Lhermitte (1844-1925) (aïeul de l'acteur Thierry Lhermitte) rencontré lors d'un séjour à Mont-Saint-Père (Aisne), le fief de ce naturaliste hautement apprécié par Van Gogh. Sur les bords de Marne également, Rémond établit alors son atelier rue des Graviers à Sainte-Aulde (Seine-et-Marne) sur un coteau dominant la vallée de Luzancy, à deux pas de son désormais voisin Lhermitte. S'il a essentiellement immortalisé des paysages de Bretagne et de Corrèze, il fixe alors aussi ceux de cette vallée de la Marne, son ultime sujet de prédilection. Il peint notamment Chézy, Chartèves, Mézy-Moulins.
En 1910, à l'occasion de l'exposition Jean Rémond à la Galerie Georges Petit, la Gazette des Beaux-Arts écrit à propos du jeu chromatique de l'artiste avec la brume: "Jean Rémond, comme M. Lebourg, sacrifie la forme à la couleur. " En avril 1910, le critique Louis Vauxcelles, celui qui qualifia l'impressionnisme tout en le raillant, ne tarit pas d'éloges dans le journal Gil Blas au sujet de cette exposition : "Jean Rémond est un paysagiste qui ne se borne pas à transcrire en notations fugitives un moment de la journée. Il aspire au style, à la généralité, et il y atteint. Chantre des matins embrumés, il est surtout le poète des soirs orageux, des crépuscules romantiques, des drames lyriques qui se jouent dans les ciels orangés, vert sulfureux et indigo profond. Sa palette est riche en tons sonores, le coloris rappelle Ravier parfois Bonington. Cette exposition Rémond ouverte chez Georges Petit est une belle révélation et sera un succès légitime.
"Jean Rémond est le peintre harmonieux des latitudes blondes, estime Raoul Wagner dans son "Dictionnaire biographique de Meurthe-et-Moselle". L'Exposition de ses œuvres en avril 1910 chez Georges Petit fut un événement. Rémond expose régulièrement au Salon des artistes français où j'avais accoutumé d'aller vers son envoi, comme vers une chose de beauté." "Rémond fait partie de cette élite à laquelle, presque malgré soi, l'on s'attache, que l'on aime et que l'on défend, poursuit Wagner. Jean Rémond est de ceux qu'il faut admirer et aimer, parce qu'il a mis dans les coins de nature qu'il interprète une telle sincérité, une si profonde émotion, un sens si particulier du décor, que du pittoresque des choses jaillit l'àme même de la nature, d'une nature où les parfums, les couleurs et les sons se répondent."
Début 1911, Rémond participe à l'exposition des Arts Réunis chez Georges Petit.
Lorsqu'en 1912, un banquet présidé par le sculpteur Jean Boucher est organisé au Palais d'Orsay en l'honneur d'Eugène Chigot promu dans l'ordre de la légion d'honneur, c'est à Rémond qu'il convient d'adresser son adhésion à son adresse du 95 rue de Vaugirard.
En mars 1912, la Gazette des Beaux-Arts chronique l'exposition des paysages corréziens de Rémond à la Galerie Marcel Bernheim, sise au 2 rue Caumartin, ainsi qu'une autre de Pierre Waidmann chez Allard : "Voilà deux charmants petits maîtres qui prouvent, chacun à sa manière, que les spectacles de la nature n'ont pas cessé d'émouvoir le cœur des peintres. Epris de rythmes décoratifs, Jean Rémond aime surtout les paysages où les lignes s'étendent avec grandeur. et où les arbres se disposent avec élégance. Les sentiments de noblesse et de mélancolie sont ceus que Jean Rémond exprime avec le plus de force". En mai 1912, Le Temps note à propos de l'envoi de l'artiste au Salon, le panneau décoratif sur l'Ile Tudy : "Jean Rémond y expose un grand paysage breton que le soleil déîclinant baigne d'or roux."
Toujours chez Petit, il participe début 1913 à la cinquième exposition de La Cimaise dont il assure la vice présidence. Aux côtés de Chahine, Sandoz, Calvet, Jaulmes et autres Fornerod, Rémond y expose La dune en Corrèze, Le grand étang de Corrèze par un effet d'orage, Vue de Fort-Philippe.
Se sachant condamné par la phtisie, Jean Rémond meurt prématurement le 4 juillet 1913 son domicile du 95 rue de Vaugirard à Paris. Disparu à l'âge de 42 ans, il laisse une admirable et prolifique oeuvre picturale comme une indéniable empreinte dans le paysagisme français du XXe siècle. La mort cueille précocément Rémond, mettant un terme à une carrière exceptionnelle qui jamais ne pourra pleinement s'accomplir au faîte de son talent, comme les Henri Le Sidaner (1862), Henri Martin (1860) et autres Armand Guillaumin (1841), ses courts aînés issus de l'impressionnisme. D'évidence, le cruel écourtement de sa vie obère la notoriété posthume à laquelle son talent dèjà affirmé le destinait et à laquelle ses trois pairs sont parvenus, coreligionnaires majeurs dans l'émancipation personnelle de la leçon impressionniste à l'heure du fauvisme et du cubisme. La Gazette des Beaux-Arts note d'ailleurs en juillet 1914 : "Les innombrables tableaux qu'il rapporte de ces séjours, avec leurs grands ciels tourmentés, leur richesse d'effets, leur harmonie de composition, leur poésie, comptent parmi les meilleurs paysages de ce temps".
Jean Rémond laisse également une veuve, Marie Léonie, et leur fille de seize ans, Suzanne.
En mai 1914, l'Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris présente dans sa salle d'honneur du quai Malaquais une rétrospective des oeuvres de Jean Rémond sous l'autorité de Léon Lhermitte et de Léonce Bénédite, conservateur au Musée du Luxembourg. Le Temps écrit alors : "Au Salon, Jean Rémond avait conquis les sympathies de ses confrères et du public. Etudiant avec un esprit probe et sérieux la nature,il a su souvent en traduire la grâce et la fraîcheur . (...) Quelques ouevres, notamment des paysages crépusulaires traités dans un esprit plus décoratif qu'analytique, rappellent à la fois plusieurs maîtres modernes : Le Sidaner et Maillaud. Sans doute, parmi les recherches auxquelles Jean Rémond s'est livré, toutes ne présentent pas au même degré le caractère d'originalité qu'on distingue avec plaisir dans certaines interprétations de paysages français. C'est dans ces oeuvres d'analyse et d'observation directe que Jean Rémond exprime le meilleur de son talent. De petits paysages de Bretagne et du Midi attestent un goût de mise en page et un sens du pittoresque très raffinés " . La Gazette des Beaux-Arts ajoute en juillet 1914 : "Devant cet ensemble de tableaux et d'études où le métier le plus savoureux s'unissait à un sentiment plus profond des beautés de la nature,on prenait conscience, plus encore que devant les oeuvres envoyées de son vivant par l'artiste aux Salons, de la valeur de ce beau peintre et de la perte que l'art français a faite en lui. ".
En 1914, le critique d'art parisien Gaston Varenne publie également une importante et documentée monographie sur Jean Rémond dans la "Revue lorraine illustrée" : "On rencontrera difficilement un artiste aussi complet, écrit Varenne, ayant peint, en une matière plus riche, plus solide, des paysages aussi parfaitement composés, où les valeurs se balancent avec plus de science et d'où se dégage enfin pareille sincérité ".
Tout comme son père, Suzanne Rémond verse également dans les arts. Mariée en 1929, veuve dès 1934, elle émigre en Tunisie et publie un premier roman : La traversée du boulevard (Plon, 1931). Sous la Ve république, elle se mue en prolifique et reconnue romancière pour la jeunesse. Elle est alors éditée chez Hachette dans la Bibliothèque verte et Bibliothèque rose, ce sous le pseudonyme de Suzanne Pairault. Elle meurt à Evecquemont en juillet 1985.
En février 1946, "Les Lettres Françaises" évoque Jean Rémond à propos d'une nouvelle rétrospective posthume à la galerie LonXXXau, sise au 24 rue de la Boétie à Paris VIIIe.
En juin 2009, le peintre figure dans l'exposition collective "Les peintres historiques de la vallée de la Marne".
BIBLIOGRAPHIE :
Noël Coret, Autour de l’Impressionnisme : les Peintres de la Vallée de la Marne, Casterman, 1996.
Dictionnaire des Peintres, Bénézit, Editions Gründ, Paris, 1999.
Dictionnaire des Petits Maîtres de la Peinture, Valeur de demain , Editions de l'Amateur.
Huile sur toile, format 60 par 81 cm. (n45.)
PRESENCE DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES FRANCAISES
Acquises par l'Etat, nombre des oeuvres de Jean Rémond sont aujourd'hui présentes dans les collections publiques de la République française : celles du musée d'art Petiet à Limoux dans l'Aude (Parc à huîtres, 1905, achat par l'Etat en 1907), du Musée des Beaux-arts de Brest (Pardon à Trébahu, achat en 1910 par l'Etat), du siège du Crédit Foncier de France ( Un petit port, effet d'orage, achat de l'Etat en 1906 ), du Consulat de France à Berlin (Crépuscule, achat de l'Etat en 1907), de la Cour d'appel de Paris (Les moulins à marée du Conquet (1906), achat de l'Etat en 1909), du Ministère de la Culture et de la Communication à Paris ( Etude de peupliers, achat de l'Etat en 1907), de la Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine à Charenton-le-Pont ( Donation RMN-GP : photographies de Pardon de Trébahu et de Soleil de mars en Bretagne).
Par ailleurs, la Ville de Pau a acquis une oeuvre, actuellement dans les collections du Musée de Pau ( Pardon de Trébahu, acquis par la Ville en 1912 pour 1200 (anciens) francs, soit 3900 euros valeur 2021).
Huile sur toile, format 94 par 109 cm. (n37.)
Alméry Lobel-Riche
Paul Reboux dit Alméry Lobel-Riche (1877-1950) est un artiste du XXe siècle.
Peintre, graveur et illustrateur, Alméry Lobel-Riché est connu pour ses représentations de scènes galantes.
Après ses études auprès de Léon Bonnat, d'Antoine Calbet et de Paul Saïn, il expose ses peintures au Salon des Artistes Français, puis illustre des romans.
Exilé en Corrèze durant la guerre, il s'oriente vers la peinture car son matériel de gravure et de lithographie est demerué dans son atelier parisien.