dimanche 6 février 2022

Alfred Emile Godchaux (1839-1907)

Alfred Émile Godchaux (1839-1907) est un peintre français du XIXe siècle.

(NB : Alfred Godchaux n'est ni né en 1835, ni mort en 1895.)

Né sur l'île de la Cité à Paris le 24 janvier 1839 sous le nom officiel d'"Alfred Godchaux", Alfred Émile Godchaux est le fils légitime de Henry Gabriel ("Mayer" comme prénom sur un acte d'EC)  Godchaux et Julie Mosès, tous deux mariés le 10 mai 1838 à Paris 7e.  Dès ses quinze ans, le jeune Parisien se rend à pied à Fontainebleau pour y peindre la forêt.  Puis au Musée du Luxembourg, il copie les maîtres d'alors : Millet, Rousseau, Breton, ce avant de montrer ses premières études au réaliste Gustave Courbet, à Eugène Isabey et Gustave Doré. Tous trois lui assurent qu'il est un peintre et lui disent de revenir les voir. Il dit entrer dans l'atelier de Courbet rue Hautefeuille en 1854, préparant la palette et les pinceaux du maître franc-comtois. Puis  le "rapin préféré de Courbet" est formé à l'École des Beaux Arts de Paris, et auprès de Régis François Gignoux (1814-1882), lui-même paysagiste élève du peintre d'histoire Paul Delaroche aux Beaux-Arts de Paris.  Godchaux est aussi "modèle pour Léon Cogniet, rue de Lancry". Le romantique Cogniet, maître de Degas, Bonheur et autres Boucher, réside au 53 rue de Lancry.

Après ses études, Godchaux voyage à travers l'Europe, passant des mois à étudier dans les musées d'Espagne et d'Italie, visitant Venise et Constantinople.  À son retour à Paris en 1860, il commence à exposer ses œuvres au Salon de Paris, où il reçoit  nombre d éloges. Alfred Émile Godchaux est un peintre français reconnu, prolifique auteur de paysages, de paysages animés, de scènes portuaires, de marines, de fleurs. Il travaille en plein-air et revient rarement sur son premier jet. Il étudie aussi les ciels avec un soin tout particulier. La technique et le style de Godchaux  sont influencés par les impressionnistes dont il est le contemporain. Peintre de plein air,  il est capable de transmettre une peinture pleine de vivacité. Il peint notamment la Normandie, la Bretagne,  l'Auvergne, le littoral poitevin, La Rochelle, Royan où il expose au casino, Fouras, Caen, Blidah. A Biarritz, le général Fleury achète une de ses toiles pour le palais de Napoléon III, sur commande de ce dernier. En septembre 1867, il réside à Dieppe.

Godchaux quitte Paris en 1875 et s'installe à Pau, ouvrant un atelier au 3 rue Henri IV, puis au 18. La beauté du littoral  donne à Alfred Godchaux une abondance de sujets pour lesquels il y a une clientèle admirative. Désormais, le membre du Club Alpin Français expose maintenant aux Beaux Arts de Pau, notamment ses Paysage Pyrénéen et La Promenade de Montauban à Luchon. En août 1878, il expose une immense toile longue de trois mètres, un paysage local, à l'établissement thermal d'Eaux-Bonnes en vallée d'Ossau. La toile pyrénéenne est "destinée à la cour du Portugal". En octobre 1879, Julie Godchaux née Mosès, alors veuve et demeurant au 31 rue Turenne à Paris, demande le rétablissement de l'acte de naissance de son fils Alfred en 1839, sans doute en vue d'un mariage porochain.. C'est à Pau le 13 janvier 1880 qu'Alfred épouse sa cadette Rose Françoise Amelin (Bordeaux 14 rue Paulin 28 12 1856 -), fille du couvreur  François Amelin avec laquelle il a au moins deux fils, Eugène Godechaux (Pau 1878- Paris 1956) né avant le mariage,  et Henri Godchaux (Pau 1881- Paris 1919), tous deux qualifiés d'artiste-peintre sur certains actes d'état-civil. Pour autant, aucun d'eux ne laissent la moindre occurence dans la presse, ne figurant notamment dans aucune exposition de leur temps.

Depuis Pau, Godchaux rayonne en s'installant çà et là à la belle saison. A Biarritz,  le russophile qu'est Godchaux est invité par le Grand Duc Alexis et le prince Orloff, fréquente les princesses britanniques.  En juillet 1881, l'Echo de Jarnac écrit à propos de Godchaux venu quelques jours peindre Cognac  : " Godchaux est un paysagiste d’un grand talent, — mieux que cela, une personnalité, — et les critiques d’art de la capitale lui ont consacré plus d’une fois le rez- de-chaussée de leurs journaux." En novembre 1882, le Messager  de Toulouse écrit  : " Godchaux est le peintre populaire du Sud- Ouest. Godchaux habite Pau une grande partie de l’année, et vient au printemps passer deux mois à Toulouse, où les amateurs le débarrassent vite de ses paysages et de ses mannes — sans se douter que, plus tard, ces œuvres, acquises à un prix très accessible, vaudront de l’or." A Toulouse, celui qui peint alors les Pyrénées comme la côte basque  décore la salle à manger de l'Hôtel du Midi pour 3000 francs. Le 4 mars 1884, Godchaux vend aux enchères l'ensemble de cet atelier palois. Le peintre au béret de velours  rivé sur le chef, à la pipe en ronce de bruyères et à la vareuse bleue quitte l'accueillante ville béarnaise pour Paris, attiré par des galeristes parisiens. Cependant, en mai 1885, il a toujours un atelier au 4 rue Serviez à Pau.

Il poursuit ses pérégrinations dans le Sud-Ouest. En mai 1887, il expose à l'Exposition nationale des Beaux-Arts à Poitiers. "Godchaux est un artiste qui brosse une toile avec une rapidité, note la presse, et j’ajouterai avec une adresse incroyables. Il devrait être médaillé du Salon depuis longtemps." En décembre de cette même année, il expose ses paysages au Théâtre de Rochefort. Dès juin 1888, Godchaux installe son atelier place des Petits-Bancs à La Rochelle.  En 1889, Godchaux a son atelier à Arcachon, boulevard de la Plage, et y peint des marines comme hier des montagnes à Pau. Là, il est apprécié de Sardou, Coppée et Dumas fils. En janvier 1890, il quitte Arcachon pour des travaux à l'étranger, cédant les oeuvres de son atelier arcachonnais à cette occasion. En janvier 1890, la Gazette des Beaux-Arts annonce la parution de la biographie Le peintre Godchaux et ses oeuvres par Pierre Delbarre.  En 1892, il décore une salle de l'Opéra de Limoges. En avril 1895, il participe au Salon de Toulouse. L'été 1895, il peint à la Bourboule, exécutant des décors pour son casino, ce dans la salle de billard et celle des petits-chevaux.

Bavard, séducteur, urbain, Godchaux à le goût du spectacle. En avril 1896 à Toulouse, il se prête à un spectacle des Nouveautés, s'attelant au challenge de réaliser une huile sur toile en moins de quatre minutes,  in facto en 3 minutes et 49 secondes top chrono. En septembre 1903 à Vichy, l'habitué de la station thermale qu'est Godchaux  renouvelle cette prestation spectaculaire - une toile en cinq minutes - lors d'une soirée de gala  à la salle de l'Alcazar.

Puis il gagne l'Est de la France. En 1906, Alfred Godchaux a son atelier au 19 rue Héré à Nancy. Un atelier lorrain qui ne désemplit pas d'amateurs de ses oeuvres Alfred Emile Godchaux meurt le 3 mai 1907 à Reims, à son domicile du 101 bis rue de Vesle, à l'âge de 68 ans. A son décès, il est déjà veuf. Un "Eugène Godechaux, artiste-peintre" demeurant à l'adresse familiale rémoise, comparaît à l'état-civil le 5 mai comme témoin de la mort de son père.

En 2018, Godcaux est présent au Musée Massey à Tarbes.


POLLUTION DU TRES IMPROBABLE EMILE GODCHAUX

Par ailleurs, Alfred serait le père du bien mystérieux Émile Godchaux (Bordeaux, vers 1860- 1938), lequel serait également un artiste talentueux dont le style et le sujet similaires auraient parfois conduit à une confusion entre les deux artistes et leur travail. Certains affirment également qu'Emile est le frère d'Alfred...  Certains experts estiment qu'Alfred Émile Godchaux et Émile Godchaux ne sont qu'un seul et même artiste. Affirmation personnellement corroborée par l'absence de la moindre occurence  d'un Emile Godchaux dans la presse contemporaine de l'artiste aux XIXe et XXe siècles. Si aucun Emile Godchaux n'existe, l'adjonction d'un "E" ou d'un "Emile" précédant le patronyme dans quelques tableaux peut être attribuée soit à Alfred Godchaux pour des toiles de sa jeunesse, soit à son fils Eugène Godchaux (1878-1956), lequel reste inexistant dans la presse contemporaine, rappelons-le ici.


PRESENCE DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES

Opéra de Limoges, Casino de la Bourboule.

Les musées de Tulle, Corrèze, possèdent une marine d'Alfred Godchaux.

En 1977, des toiles de Godchaux représentant la côte basque sont exposées au Musée Pyrénéen de Lourdes et présentes aujourd'hui dans ses collections permanentes.

En 1981, le Musée Lorrain à Nancy acquiert une toile de Godchaux représentant une place nancéenne et datée des années 1900.


 


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