samedi 30 septembre 2017

Germain Delatousche

Germain Eugène Delatousche (1898-1966) est un peintre et graveur français du XIX et XXe siècle.


Fils d'un jardinier chartrain, né à Châtillon-en-Dunois (Eure-et-Loir)  le 27 octobre 1898, non loin de Chartres, Germain Delatousche révèle son goût pour le dessin vers l'âge de huit ans. Vendeur au Nouvelles Galeries au Mans, il monte tenter sa chance à Paris où il devient calicot, chanteur comique, barman, peintre en bâtiments, postier, garçon limonadier, maçon. Membre de la bohème artiste et prolétarienne, il s'attache à peindre le Vieux-Paris, de Montmartre comme de la Butte aux Cailles, et, au-delà, la misère par le prisme exclusif des paysages urbains, "des architectures de la pauvreté" selon Michel Ragon. Pauvre et handicapé par une jambe raide à la suite d'un accident dans sa prime jeunesse, joyeux et courageux, le peintre figuratif oeuvre initialement dans son atelier de la Butte-aux-Cailles avant d'adopter en 1941 celui du 33 rue Croulebarbe, dans le XIIIe arrondissement. Par son obsession pour les paysages urbains, par son goût pour une matière généreuse, par sa palette refusant la compromission des beaux effets de lumière, par la sincérité de sa démarche, l'univers pictural de ce peintre figuratif s'inscrit dans la veine de la peinture de son aîné Maurice Utrillo, et la transcende. A son arrivée à Paris, il fréquente les cabarets de Montmartre où il expose avant d'entrer dans les galeries. En mai 1919, il organise la première exposition collective depuis la fin de la guerre au café La Comète : Résurrection du Quartier Latin. Toujours en 1919, il participe au Salon des Jeunes Peintres. Dès 1920, un envoi est accepté au Salon des Indépendants. Puis il est embauché en  mai 1921 au cabaret montmartrois de Jules Depaquit,  La Vache Enragée. Là, jusqu'en 1927, il organise les expositions collectives du groupe de peintres réalistes qu'il fonde : Les Compagnons. Mais clochard à l'été 1922, le miséreux expulsé erre alors entre Montmartre et Montparnasse avant de devenir décorateur sur verre à l'atelier Gauthier dès septembre. 
En 1925, Georges Turpin fait une étude biographique de Delatousche dans Quelques Peintres du Temps PrésentEn 1926, Delatousche est membre du groupe "Les Partisans" avec Paul-Emile Pissarro, Louis Moreau et Pol Ferjac, caricaturiste au Canard Enchaîné. En 1927, celui que Henry Poulaille (romancier, conseiller littéraire chez Grasset, découvreur de Jean Giono), considère comme un "peintre prolétarien" est élu sociétaire du Salon d'Automne. Cette année-là, il y reçoit un "Grand prix" pour l'ensemble de son oeuvre. En juin 1927, dans  le sixième numéro de la revue dartistique niçoise Mediterranea, Delatousche est évoqué. Il illustre aussi cette revue d'art d'avant-garde à l'audience internationale. C'est la fin des années de galère, il a 29 ans. En mai 1929, il participe à une exposition collective à la mairie du XIIIe arrondissement organisée par le Cercle des Gobelins. A l'été 1937, lors de la guerre civile espagnole, l'engagé Delatousche participe également à une exposition d'oeuvres d'art vendues en faveur des orphelins de Llansa Catalunya en Espagne avec les peintres Maximilien Luce, André Claudot et Maurice Vlaminck. En 1937, dans le cadre de l'Exposition Internationale à Paris, la direction des travaux d'art commande à Delatousche une peinture destinée à une palissade. 
En 1941, le mécène, amateur d'art, critique et industriel Jean-Daniel Maublanc (1892-1965) lui consacre une belle monographie de 110 pages. Commandés par des éditeurs, ses bois gravés  illustrent plus d'une cinquantaine de livres, dont ceux d'Eugène Bizeau, de son ami Henry Poulaille, Francis Carco, JH Rosny, Régis Messac, René-Guy Cadou, Maurice Constantin Weyer, Charles Auguste Bontemps, Charles Nodier, Jules Vallès, René Ringeas, Gaston Couté, Fernand Planche. "Vedette de la littérature prolétarienne" selon Ragon, il côtoie ses amis écrivains. De tempérament anarchiste, il illustre les journaux de ses amis libertaires (La Vache Enragée, Les Primaires, Feuilles Livres, Défense de l'Homme, Maintenant et Le Musée du soir). Il a  pour ami l'écrivain Lucien Bourgeois, ami de Ramuz et Barbusse, protégé de Poulaille. Parmi les peintres, Delatousche a pour ami le jeune peintre abstrait James Guitet (1925-2010) qu'il aide généreusement à Paris ; Paul Charlemagne (1892-1972), découvert et exposé chez Drouant-David en 1944 ;  Edmond Heuzé (1883-1967),  galeriste, académicien français et professeur aux Beaux-Arts de Paris ; Charles Kvapil (1884-1957), tous peintres dont les oeuvres ornent les murs de l'atelier de Delatousche.  Il fréquente Maurice Joyeux et le jeune Georges Brassens, intègre la Confrérie des Chevaliers du Taste-Fesses (fondée en 1959 par Boris Vian, Pierre Dac, Léo Campion). En août-septembre 1965, il participe au Premier Salon au Museo San Telmo à San Sebastian. Gravement malade, il meurt en octobre 1966.  Dans ces années 60, au 33 rue Croulebarbe, apparait le premier gratte-ciel à usage d'habitation de Paris.
Le Musée Carnavalet à Paris conserve l'une de ses toiles dont l'achat initia un mouvement de collectionneurs fidèles autour du nom de Delatousche. Le Musée d'Art et d'Histoire de Dreux (Eure-et-Loir) conserve une toile de Delatousche datée de 1935, Le Passage Moret.  La succession Germain Delatousche est réalisée en 2010 à Nantes. Toujours en 2010, la figure de Delatousche est évoquée dans Mastatal  de l'écrivain britannique Malcolm Menzies. Son oeuvre est naturellement appréciée de l'écrivain et critique Michel Ragon, son ami, qui évoque sa figure généreuse dans D'une berge l'autre en 2013 et dans Histoire de la Littérature prolétarienne. en langue française.  Dans son Art of the Defeat, Laurence Bertrand Dorléac cite Delatousche. En 2016, les éditions Plein Chant lui consacre une monographie comprenant 300 illustrations.  « Il y a des artistes qui sont condamnés à attendre. Delatousche est de ceux-là, mais son œuvre viendra… » notait Poulaille. Après une période de purgatoire, l'œuvre de Delatousche est  aujourd'hui au début de sa redécouverte.  S'il est un peintre attachant  par la force de son œuvre et de son tempérament, c'est bien Delatousche. N'a-t-il pas inspiré un Michel de Gallard (1921-2007) ?









Estimation : 1100 e.


Yvonne Blossier


Estimation : 400 e.


Yvonne Blossier (1897-1947) est un peintre figuratif français du XXe siècle.

Native de Paris -10e en avril 1897, Yvonne Blossier  née Yvonne Florine Poëtte est une artiste-peintre active durant la première partie du XXe siècle, essentiellement en France. Orpheline de son père Gaston à l'âge de deux ans, Yvonne est élevée par sa mère, Marthe, couturière née dans l'Aisne. Yvonne épouse en 1913 l'employé de  banque Marcel Pierson (-1961) dont elle a deux enfants, Marcel (1912-1940) et Odette, et dont elle divorce en 1921. Yvonne Pierson redevient Yvonne Poëtte. En mai 1923 à Paris XVe, elle se marie avec le peintre sarthois René Georges Blossier (1892-1965 à Quintin). Paysagiste travaillant à l'huile mais aussi à l'aquarelle, elle se consacre principalement aux marines, notamment de sa région natale comme de la Riviera. Reconnue pour ses marines dans l'Entre-deux-guerres, elle expose régulièrement au Salon de l'Ecole Française au Grand-Palais à Paris. En 1936, elle travaille également à Perros-Guirec où son atelier est situé au cottage Ker ar Men, sur la plage de Ploumanac'h, face au casino.  Là, elle expose ses "Jolis sites de Bretagne". Certaines de ses toiles sont déclinées sous forme de lithographies. Signant "Y. Blossier", l'artiste est parfois nommée Yves Blossier ! Elle meurt prématurément à Perros-Guirec le 9 mai 1947, sept ans après son fils Marcel, lors de la Drôle de guerre, le 6 mai 1940. En 1965, Odette Blossier hérite de la maison de sa mère à Ploumanac'h mais vide de tout tableau.

Il convient de ne pas confondre son œuvre avec celle, souvent médiocre, de son mari, René Blossier qui, signant "R. Blossier", est parfois prénommé Raymond par méconnaissance. Artiste de l'école bretonne, René Blossier a également une période orientaliste, fruit de ses voyages dans les pays arabes.
Sources : Dominique Lobstein et Pierre Sanchez, Le Salon de l'École française : répertoire des exposants et liste de leurs œuvres (1904-1950).





















H L Eden (1927-2011)

H L Eden (1927-2011 ?) est le pseudonyme utilisé par un peintre de renom qui usait de celui-ci pour développer un style pictural sans lien avec l'activité pour laquelle il était reconnu, selon le critique d'art et commissaire d'exposition au Grand-Palais André Parinaud (1924-2006). H L Eden exposa sous ce pseudonyme à la prestigieuse galerie Vendôme (1960-2014), 12 rue de la Paix à Paris 2e, de 1978 à 1990, dans au moins six expositions personnelles.


Durant plus d'un demi-siècle, cette galerie parisienne, animée par M. Elie Brami (1901-1983), puis par son fils M. Ariel Brami, exposa de grands noms de la peinture française contemporaine : Alexandre Iacovleff, Jean-Julien Lemordant, René Aberlenc, Philippe Gautier, Anne Bachelier, Jef Friboulet, Sementzeff.

En 1994, Eden est en exposition personnelle à la Galerie Beauvau, chez Jean et Régine Minet, place Beauvau à Paris.

En réalité, Eden n'est autre que le prolifique Raymond C. Borel (1927- 2011 à Issoire?), romancier, journaliste, scénariste et peintre : scénariste à Hollywood avant la guerre de Corée où il s'engage durant trois ans sous l'uniforme américain, ami de l'acteur John Wayne, rédacteur en chef du journal Détective après son retour en France en 1956, adaptateur-dialoguiste de deux long-métrages d' OSS 117 (tous deux d'André Hunebelle, 1963 et 1964),  directeur du journal médical Tonus (1963-1981) et un des cinq fondateurs de l'association française Médecins Sans Frontière (1971) avec son journaliste Philippe Bernier, romancier, notamment chez Albin-Michel ( L'affaire Gregory, 1969), chez Stock ( La garde meurt à French Creek, 1973 ; Le révolté de la Louisiane, 1978  ) et  chez Grasset ( Portulan, 1991),  et donc peintre.



OEUVRE :




Raoul Cabrol

Raoul Cabrol ( 1895-1956) est un dessinateur français.

Né le 12 mars 1895, cet Aveyronnais originaire de Curlande, hameau de Bozouls, est considéré par ses pairs comme le plus grand caricaturiste pour la période de l'Entre-Deux-Guerres.  Après ses études à Rodez, il monte à Paris où, pour survivre, il devient dessinateur de rue. Durant la Grande guerre, il est gazé et en revient antimilitariste. Après une remarquée exposition personnelle de caricatures en 1922, sa carrière démarre dans la presse : sa signature est dès lors présente dans Le Parisien, Le Matin, Marianne,  le New-York Times, Life, Berliner Illustrer, Regard, Le Soir de Bruxelles  et, à la demande de son ami Paul Vaillant-Couturier,  dans L'Humanité de 1926 à 1939, année où ce compagnon de route du PCF en démissionne pour intégrer Le Canard Enchaîné et L'Œuvre.  En 1937, il illustre Les Trust contre la France. Winston Churchill lui-même déclare que Cabrol est "le premier caricaturiste de France".  Il est vrai qu'en 1936, Cabrol est l'auteur d'une caricature du chancelier Hitler paru dans Escher Tageblatt qui lui vaut par la suite d'être inquiété sous l'Occupation et d'entrer en clandestinité à Rodez pour éviter les recherches de la Gestapo. Après-guerre, le "Daumier du XXe siècle" ayant ouvert les yeux sur le Stalinisme refuse de participer à L'Humanité tout en poursuivant sa collaboration avec le Canard Enchaîné et en entrant à Franc-Tireur.
En décembre 1944, le caricaturiste et affichiste de renom expose au Musée Fabre à Montpellier lors de la première exposition de la Libération. Le 13 septembre 1956, Raoul Cabrol meurt à Quincy-sur-Sénart à l'âge de 61 ans. Cette même année, Collamarini réalise son buste. Une rue de Bozouls honore désormais la mémoire du célèbre Bozoulais.
Aujourd'hui, sa signature est présente dans les collections du BDIC à l'Hôtel national des Invalides à Paris. Par 400 dessins, elle est également présente dans les collections d'arts plastiques du Musée du Vivant, fondé en 2005 à Paris. Achetée par l'Etat en 1946, son affiche Contre ça (1936) est aujourd'hui dans les collections du MuCEM à Marseille.
En 1996, son travail figure dans l'exposition du BDIC à Nanterre, 3 républiques vues par Cabrol et Sennep. En 2012, ses dessins illustrent Quand Genève s'embrasse par Jean Batou. Depuis 2014, Les rencontres Raoul Cabrol se déroulent à Bozouls, en Aveyron. En 2015, Cabrol est étudié au Brevet des écoles dans le cadre des l'Histoire des arts.  En 2016, des dessins de Cabrol sont exposés dans 1936, nouvelles images, nouveaux regards sur le font populaire au Musée de l'histoire vivante à Montreuil. En décembre 2016, il fait l'objet d'une conférence à l'université de Poitiers, Raoul Cabrol, caricaturiste d'Hitler, dans le cadre des Journées Albert Dubout. En 2017-2018, il est présent dans l'exposition du Musée de Nogent-sur-Marne La caricature raconte l'histoire de France. En février 2018, Cabrol fait l'objet d'un cours magistral à Paris-I, dans le cadre de l'Histoire de la Presse. Le critique Yves Frémion annonce préparer une monographie sur Cabrol tout comme Benoît Decron, directeur du Musée Soulages à Rodez, dès 2014.




Herminie Henriette Gudin

Née le 17 mai 1825, Henriette Hermine Louise Gudin, dite parfois Herminie Gudin, est l'une des filles du peintre de marines Théodore Gudin (1802-1880) et de sa première épouse, Adèle Bouillie (1799-1831). En 1848, elle réside au 21, rue de Hanovre à Paris. Mariée le 13 avril 1850 à Paris avec Étienne François Fauchier, elle a un fils. Après son mariage, elle continue pourtant à signer ses peintures de son nom de jeune fille. Elle commence à signer ses toiles du nom de « Mme Fauchier » aux alentours de 1864. Elle adopte parfois le pseudonyme de Mahier.



À l'exemple de son père, maître initial  de l'impressionniste Claude Monet, Henriette Gudin a voué sa peinture aux scènes maritimes, souvent traitées dans de petits formats sur bois usant de brillants glacis aux médiums. Elle a participé au Salon de Paris en 1848, 1849, 1850 et 1853. En 1878, celle qui affectionne les Pays-Bas peint Ostende.

La peintre de marines française meurt le 14 juillet 1892 à Paris.





Œuvres dans les collections publiques françaises et britanniques :
Avignon, musée Calvet.
Blois, musée des Beaux-Arts.
Bourges, musée du Berry.
Brest, musée des Beaux-Arts
Nantes, musée des Beaux-Arts.
Rennes, musée des Beaux-Arts.
Saint-Vaast-la-Hougue, musée maritime de l'île Tatihou.
Barnard Castle, Bowes Museum.










Emile Oudart

Emile Oudart (1877-1956) est un peintre français du XIXe et  XXe siècle.


Né à Lille en 1877, Oudart est formée à l'école des Beaux-Arts de la ville. Par la suite, ce dessinateur pour les grandes filatures du Nord est incorporé dès août 1914 et est fait prisonnier par les Allemands lors du siège de Lille en octobre. Détenu dans un camp en Saxe durant cinq ans, il est libéré en 1919. Durant sa détention à Merseburg, il produit un rare témoignage en dessinant le quotidien de ses coreligionnaires.
Peintre figuratif dans la lignée de l'impressionnisme, Oudart consacre essentiellement ses petits formats au paysage. Sa touche est large, son trait sûr, sa palette claire, sa matière généreuse. On lui doit notamment des paysages normands (Eure, Manche, Orne), bourguignons et pyrénéens.





Estimation : 200 e.




Adrien Thévenot (1898-1982)

Adrien Thévenot (1898-1982) est un peintre français du XXe siècle.


                                                        Musique sur l'herbe, 1920.
"Adrien Thévenot a de la délicatesse, et de la correction dans une composition analogue, où une triade féminine se repose sans déjeuner, mais en se laissant charmer par un jeune guitariste." Cette Composition est alors proposée par le peintre à 10 000 anciens francs ( soit 9 500 euros en valeur 2022).

Adrien Camille Thévenot dit Adrien Thévenot en peinture nait au soir du 31 janvier 1898 au domicile parental de la grosse bourgade de Rougemont-le-Château, dans le territoire de Belfort, en Bourgogne.  Adrien est le fils aîné de Camille Eugène Emile Thévenot, (rentier à sa naissance, natif de Rougemont en janvier 1876 et fils du serrurier Emile Thévenot (1847)), et de Marie-Eugénie Ripps (couturière née en 1876 à Ribeauvillé en Alsace et fille d'un aubergiste de Rougemont, Charles Ripps),tous deux  mariés en août 1897 à Rougemont. 
Elève des frères Paul Albert Laurens (1870-1934) et Jean-Pierre Laurens (1875-1932) à l'Académie Julian, le jeune Bourguignon de 24 ans expose dès 1923 au Salon des Indépendants, salon parisien dont il est sociétaire, et dès 1928 au Salon des Artistes Français (Grand-Palais, Paris). A ce Salon des Artistes Français dont il est aussi sociétaire, le trentenaire est lauréat du Prix Maguelonne Lefebvre-Glaize en 1928, reçoit une Mention Honorable en 1929 et également une médaille d'argent en 1931. 
 
                                                                           Nu allongé, 1925.

Nu, 100 par 163 cm, 1931.

Peintre de figure comme de scènes de genre  et de natures mortes, Thévenot excelle notamment dans la représentation féminine.  En 1920, il exécute au pastel le portrait en buste de la comtesse de Beaufort d'Hautpoul pour 3 000 anciens francs (soit un peu moins de 3000 euros en valeur 2022), puis un portrait en pied de cette même comtesse, séduit par la pose de son modèle. Lassée de poser et partie en vacances, la comtesse est ensuite remplacée par un autre modèle, jeune. Le peintre achève ainsi ce second pastel qu'il expose au salon des Pastellistes en 1921. La comtesse exige alors aussi ce second portrait pour le prix initialement convenu au premier et entame une procédure dès 1921.  En 1923, Thévenot participe au Salon des Indépendants  en proposant de multiples portraits (un autoportrait, M. de Lagravère, le docteur Péraire, Mlle Prévost). En 1924, l'affaire Hautpoul-Thévenot passe en correctionnel. Le peintre a gain de cause et garde le second portrait. Lors du Salon des Indépendants en 1925, le critique Arsène Alexandre estime l'envoi de Thévenot dans Le Figaro :  "Adrien Thévenot a de la délicatesse, et de la correction dans une composition analogue, où une triade féminine se repose sans déjeuner, mais en se laissant charmer par un jeune guitariste." Sa Composition est proposée à 10 000 francs ( soit 9 500 euros en valeur 2022).
En 1926 et 1927, le peintre participe au Salon des Indépendants à Paris, en 1926 avec une Baigneuse proposée aussi à 10 000 anciens francs.  Son envoi de 1927 est apprécié du Petit Journal : "Devant une calanque méditerranéenne aux eaux d'un bleu outremer, une baigneuse à la chair rosée et roussie de lumière dort, les traits heureux ; c'est d'un bon dessin, d'une ferme et chaude couleur et, quand on s'aperçoit qu'Adrien Thévenot, son auteur, l'intitule Vénus, on y souscrit. "Le « Paradis » d'Adrien Thevenot est très reposant, note le journal L'Est Républicain en mai 1928 à propos de cet envoi au Salon des Artistes Français, superbe jardin aux arbres touffus et bien plantés, les angles certain font défaut, mais ils ne sont pas nécessaires pour donner à ce tableau tout son intérêt. " Le Petit Journal ajoute : " Adrien Thévenot a bien campé Adam et Eve en un Paradis massif ". Cette même année 1928, le peintre présente deux nus au Salon des Indépendants. En mai 1929, il expose encore au Salon des Artistes français. "Les trois Grâces d'Adrien Thévenot d'une composition intelligente et d'un joli dessin." estime Le Journal.  "Un idyllique tableau est celui signé de Adrien Thevenot, né à Rougemont-Ie-Château, estime L'Est républicain en mai 1929. C'est une œuvre de très grande dimension qui comprend des personnages grandeur naturelle dont les poses, les gestes, les allures sont des plus séduisantes et justes." En décembre 1929 et janvier 1930, le peintre expose avec un collègue chez Velasquez, au 36 rue de Courcelles à Paris. "La Galerie Vélasquez présente en ce moment dans ses salons deux jeunes artistes, Lepaître de Christen et Adrien Thévenot, note La Nouvelle revue, élogieuse envers Thévenot. De formation classique, Adrien Thévenot a montré une connaissance profonde des maîtres et a dû étudié longuement Poussin, sans négliger les Florentins et Le Brun. Il  est aussi l'élève de deux mainteneurs du grand art : les frères Laurens. De l'écueil de l'académisme, le peintre a su se garder. De l'enseignement méthodique de l'Ecole, il a su rejeter ce qui tourne au procédé stérile. Un dessin très sûr, d'une grande pureté, anime les formes souples de ses nus. Les leçons d'un Albert Laurens on été comprises. parfois, Thévenot se rapproche de la vie courante, et il peindra des scènes rustiques toute contemporaines, avec une grâce naturelle, aisée, charmante, comme pour montrer les faces diverses d'un talent fécond, riche de qualités et qui parait bien près d'avoir acquis sa plénitude.   " Toujours en janvier-février 1930, le peintre présente un "Nu à l'antique qui est justement apprécié à sa haute valeur" au Salon des Indépendants. "Un joli nu brique" précise alors Le Petit Journal.  "Adrien Thevenot présente un nu inspiré par la peinture dite « de musée », fort habilement exécuté. "estime à nouveau Le Petit journal à propos de l'envoi au salon des Artistes français en avril 1930. Au Salon de 1931, le peintre est honoré d'une médaille d'argent pour un nu couché, "bien méritée" estime Le Télégramme des Vosges. "Un nu parfait qui rêve à M.Ingres" estime aussi Le Journal.En octobre 1932, il participe au Salon des Peintres de Montparnasse, avenue des Champs-Elysées, avec un envoi. "Un très classique et très remarquable Nu de femme" note alors le journal Le Matin.

Pâris et Oenoné, 1932.
La toile est présentée le 30 avril 1932 au Salon des Artistes français au Grand-Palais.

                                               Nu dans un paysage, 125 par 96 cm, signé, daté de 1940.


En avril-mai 1933, il expose au Musée National d'Art Moderne à Madrid dans le cadre de l'Exposition d'Art Français Contemporain.  Toujours en avril 1933, le critique du journal Le Temps remarque son envoi au Salon des Artistes français  : " la Baigneuse d'Adrien Thévenot dont le métier est sûr". "S'il fallait donner la palme à l'une de ces jeunes femmes sans voile qui peuplent les cimaises du Salon, note Le Petit Journal, c'est peut-être, par son mouvement et sa pleine exécution, à la rousse "Baigneuse surprise" que signa Adrien Thévenot, qu'il conviendrait de la tendre. "  "Les nus d'Adrien Thevenot sont toujours parmi les meilleurs du salon", ajoute alors l'Est Républicain. La revue de l'Art Ancien et Moderne précise : "Quand les académiques s'en vont au modernisme, Adrien Thévenot, exécutant un nu de jeune rousse fuyant quelque indiscret Actéon, est du moins logique et n'a garde de simuler des recherches picturales qui ne seraient que des adaptations. ". 



Baigneuse surprise.

"Un tel thème est voué à connaître un grand succès dans le temps, écrit  Valentina Motta, professeure d'histoire de l'art et écrivaine italienne, comme le démontre le tableau d'Adrien Thévenot (1889-1982), dans lequel le pied féminin acquiert une plus grande visibilité, prêt à bondir pour échapper à un observateur inconnu qui a osé regarder la femme nue se mouiller. Artiste français pratiquement inconnu, Thévenot donne une impulsion à la figure féminine, soulignant la surprise mêlée de peur au moment où la femme se découvre espionnée ; de cette manière, en outre, l'auteur renouvelle l'iconographie du bain d'Aphrodite, d'origine gréco-romaine, pour lui donner plus de vivacité et de concret."

Des cartes postales reproduisent ses envois au Salon en 1933 et 1934.

                                            Baigneuses, exposée au Salon de 1934.

"Les nus d'Adrien Thévenot sont toujours accueillis avec grande faveur. Ils expriment tout autre chose que de la chair. "Baigneuses" est de la grande classe dans ce genre." estime L'Est Républicain en 1934.
En mai 1934, il participe, avec notamment Montézin et Pougheon,  au Salon des Artistes Anciens combattants, ce au premier étage du musée du jeu de Paume.  
En 1938, le peintre expose à nouveau au Salon des Artistes français. "On apprécie la qualité de « Figure décorative » signée de Adrien Thévenot, note L'Est républicain à propos de son envoi,  dont Rougemont-le-Château peut s'enorgueillir, car cet artiste est un peintre de grand talent."
Sous l'Occupation, il gagne la zone libre, au Sud de la Loire.
En 1944, 1945 et 1948 (avec un portrait et une nature morte), le sociétaire Thévenot expose à nouveau au Salon des Artistes français.
En 1949 au Grand-Palais à Paris, Adrien Thévenot participe à la soixantième édition du Salon des artistes  Indépendants, puis aux éditions suivantes de ce salon,  en 1950, 1951 (où il expose une Nature morte et des Roses) et 1952. Cette année-là, Thévenot figure parmi les sociétaires peintres élus par l'assemblée générale pour être membres de la commission de placement.
Après 1952, son parcours artistique m'est ignoré.

Octogénaire, Adrien Thévenot  meurt le 2 avril 1982 à Saint-Amand-sur-Vergt, un village dordognais au Sud de Périgueux (et non en 1942 ou 1922 comme indiqué parfois).   Il est cité dans le livre Paris and The Modern Spirit de Martin Wolpert et Jeffrey Winter, paru chez Schiffer Publishing Ltd en 2006. 
En 2013, une certaine Marguerite Thévenot (1908) meurt à l'âge de 105 ans à Saint-Amand-de-Vergt (Dordogne). La veuve d'Adrien Thévenot ?...  


Domiciles d'Adrien Thévenot
En 1923, il habite au 27 rue des Saint-Pères dans le VIe arrondissement de Paris.  Il habite aussi au 18 rue des Plantes en 1924, 1925, 1926, 1928, 1929, 1930. En 1925, il réside également au 8 bis rue Le Cuirot à Paris XIVème, puis au 142 de cette même rue Le Cuirot en 1933. Sous l'Occupation, il réside en Zone libre (1940-1942).  Puis, de 1948 à 1952, il est à nouveau domicilié au 8 bis rue Le Cuirot.  
Adrien Thévenot est naturellement référencé au Bénézit.


OEUVRES : 


















Asse...

Asse est un peintre français du XXème.






Serge Rezvani

Serge Rezvani, alias Bassiak, est un peintre français du XXème siècle.





Jean Rigaud

Jean Rigaud (1912-1999) est un peintre français du XXe siècle.



Né à Bordeaux le 15 juin 1912, Jean Rigaud est initialement formé à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Ars de Paris, dans l'atelier d'André Devambez (1867-1944), prix de Rome 1890 en peinture. Avec un Portrait de Pierre-Gaston Rigaud, son père, Jean obtient une médaille au Salon des Artistes français en 1935. Il reçoit la médaille d'or à l'Exposition Universelle de 1937 à Paris pour la réalisation de la fresque "Lot-et-Garonne/Gers" au pavillon de Guyenne et Gascogne, avec son père (1874-1939), également artiste-peintre formé aux Beaux-Arts de Paris par le pompier Léon Bonnat et le symboliste Gustave Moreau. En 1938, la galerie Charpentier à Paris organise la première exposition personnelle de Jean Rigaud. Sous l'Occupation, ce dernier peint des toiles en Aquitaine. En 1944, il réalise notamment les peintures de l'église landaise de Pontonx-sur-Adour. A la Libération, il participe aussi à la récupération des oeuvres d'art aux côtés de Rose Valland.  En 1952, le Prix des Messageries Maritimes lui est décerné. L'année suivante, Jean Rigaud, peintre du bassin méditerranéen, reçoit le Prix du Maroc.  Alors professeur de dessin à Paris et à Neuilly, il  est exposée dans nombre de galeries parisiennes, notamment la galerie Durand-Ruel (1883-1974), avenue de Friedland dans le VIIIe arrondissement, la galerie des impressionnistes historiques dans laquelle il expose personnellement tous les deux ans de 1954 à septembre 1974 ( dernière exposition avant l'arrêt de la célèbre galerie). Il expose également à l'étranger (Autriche, Hollande, Suisse, Maroc, Egypte, USA...). En 1956, Jean Rigaud qui représente essentiellement la vie maritime de la façade ouest de l'hexagone est nommé peintre officiel de la Marine et embarque sur les navires de la Marine nationale, dont le Jean Bart vers les Etats-Unis, avec lesquels il effectue de lointains voyages. L'eau demeure le fil conducteur de l'essentiel de ses toiles : l'océan (Bretagne, Normandie, Vendée, Picardie, Aquitaine), le fleuve (Tolède, Prague, Strasbourg, Rouen ), la rivière (L'Isle Adam), le canal (Hollande), le lac (Genève), les marais (Vendée), l'île (Yeu, Sein, Noirmoutiers, Seychelles), la cité littorale (Venise, New-York). En 1957, le peintre désormais voyageur reçoit le Prix Charles Cottet. En 1976, Charles Durand-Ruel préface une belle monographie de 200 pages consacrée au peintre : Jean Rigaud paru chez Junes. Dès 1979, l'agent Geneviève Arcas introduit Rigaud aux Etats-Unis. Il avait cependant déjà exposé à l'Adamo Galleria de New-York en 1968 avec Maurice Boitel.  Son oeuvre est celle d'un peintre s'inscrivant dans la tradition impressionniste mais qui travaille avec gourmandise et sensualité la matière picturale,  ses touches fougueuses, nerveuses, dansantes  restituant les paysages mais aussi natures mortes avec beaucoup de vie.  Le goût du peintre pour les contrepoints de couleurs vives contrastant avec les ciels plombés confère à ses toiles un sentiment particulier de joie, de pétillant. Attaché à l'Ile d'Yeu qu'il découvre à la quarantaine, il la fait connaître à Boitel, avec le groupe duquel il expose régulièrement au salon Comparaisons. Outre sa présence constante en galeries ( 53 expositions personnelles de 1938 à 1974), il expose annuellement une toile dans nombre des grands salons parisiens.  Il est également membre du jury de la Société Nationale des Beaux-Arts. C'est à Paris qu'il disparaît le 7 février 1999 à l'âge de 86 ans, quelques jours avant l'inauguration d'une vaste rétrospective de son oeuvre au Musée national de la Marine au Palais de Chaillot à Paris, applaudie par la critique. Parmi ses élèves, dès 1950, on compte Michel Bernard, lui-même  peintre officiel de la marine depuis 1995. Sa soeur Geneviève, professeur de dessin, est la mère du dessinateur de bande dessinée Philippe Caza.

Acquise par l'Etat comme par la Ville de Paris, son oeuvre figure dans beaucoup de musées nationaux en France : Musée de la Marine à Paris, Musée des Beaux-Arts de Tours, musées de Cholet, Dax, Mulhouse, Niort, Poitiers, Pontoise, Strasbourg, musée Ernest Cognacq sur l'île de Ré. Rigaud figure également dans nombre de collections privées à travers le monde.



Oeuvre cessible.  Montant :  faire offre réaliste.