Né à Bordeaux le 15 juin 1912, Jean Rigaud est initialement formé à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Ars de Paris, dans l'atelier d'André Devambez (1867-1944), prix de Rome 1890 en peinture. Avec un Portrait de Pierre-Gaston Rigaud, son père, Jean obtient une médaille au Salon des Artistes français en 1935. Il reçoit la médaille d'or à l'Exposition Universelle de 1937 à Paris pour la réalisation de la fresque "Lot-et-Garonne/Gers" au pavillon de Guyenne et Gascogne, avec son père (1874-1939), également artiste-peintre formé aux Beaux-Arts de Paris par le pompier Léon Bonnat et le symboliste Gustave Moreau. En 1938, la galerie Charpentier à Paris organise la première exposition personnelle de Jean Rigaud. Sous l'Occupation, ce dernier peint des toiles en Aquitaine. En 1944, il réalise notamment les peintures de l'église landaise de Pontonx-sur-Adour. A la Libération, il participe aussi à la récupération des oeuvres d'art aux côtés de Rose Valland. En 1952, le Prix des Messageries Maritimes lui est décerné. L'année suivante, Jean Rigaud, peintre du bassin méditerranéen, reçoit le Prix du Maroc. Alors professeur de dessin à Paris et à Neuilly, il est exposée dans nombre de galeries parisiennes, notamment la galerie Durand-Ruel (1883-1974), avenue de Friedland dans le VIIIe arrondissement, la galerie des impressionnistes historiques dans laquelle il expose personnellement tous les deux ans de 1954 à septembre 1974 ( dernière exposition avant l'arrêt de la célèbre galerie). Il expose également à l'étranger (Autriche, Hollande, Suisse, Maroc, Egypte, USA...). En 1956, Jean Rigaud qui représente essentiellement la vie maritime de la façade ouest de l'hexagone est nommé peintre officiel de la Marine et embarque sur les navires de la Marine nationale, dont le Jean Bart vers les Etats-Unis, avec lesquels il effectue de lointains voyages. L'eau demeure le fil conducteur de l'essentiel de ses toiles : l'océan (Bretagne, Normandie, Vendée, Picardie, Aquitaine), le fleuve (Tolède, Prague, Strasbourg, Rouen ), la rivière (L'Isle Adam), le canal (Hollande), le lac (Genève), les marais (Vendée), l'île (Yeu, Sein, Noirmoutiers, Seychelles), la cité littorale (Venise, New-York). En 1957, le peintre désormais voyageur reçoit le Prix Charles Cottet. En 1976, Charles Durand-Ruel préface une belle monographie de 200 pages consacrée au peintre : Jean Rigaud paru chez Junes. Dès 1979, l'agent Geneviève Arcas introduit Rigaud aux Etats-Unis. Il avait cependant déjà exposé à l'Adamo Galleria de New-York en 1968 avec Maurice Boitel. Son oeuvre est celle d'un peintre s'inscrivant dans la tradition impressionniste mais qui travaille avec gourmandise et sensualité la matière picturale, ses touches fougueuses, nerveuses, dansantes restituant les paysages mais aussi natures mortes avec beaucoup de vie. Le goût du peintre pour les contrepoints de couleurs vives contrastant avec les ciels plombés confère à ses toiles un sentiment particulier de joie, de pétillant. Attaché à l'Ile d'Yeu qu'il découvre à la quarantaine, il la fait connaître à Boitel, avec le groupe duquel il expose régulièrement au salon Comparaisons. Outre sa présence constante en galeries ( 53 expositions personnelles de 1938 à 1974), il expose annuellement une toile dans nombre des grands salons parisiens. Il est également membre du jury de la Société Nationale des Beaux-Arts. C'est à Paris qu'il disparaît le 7 février 1999 à l'âge de 86 ans, quelques jours avant l'inauguration d'une vaste rétrospective de son oeuvre au Musée national de la Marine au Palais de Chaillot à Paris, applaudie par la critique. Parmi ses élèves, dès 1950, on compte Michel Bernard, lui-même peintre officiel de la marine depuis 1995. Sa soeur Geneviève, professeur de dessin, est la mère du dessinateur de bande dessinée Philippe Caza.
Acquise par l'Etat comme par la Ville de Paris, son oeuvre figure dans beaucoup de musées nationaux en France : Musée de la Marine à Paris, Musée des Beaux-Arts de Tours, musées de Cholet, Dax, Mulhouse, Niort, Poitiers, Pontoise, Strasbourg, musée Ernest Cognacq sur l'île de Ré. Rigaud figure également dans nombre de collections privées à travers le monde.
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