Né le 12 mars 1895, cet Aveyronnais originaire de Curlande, hameau de Bozouls, est considéré par ses pairs comme le plus grand caricaturiste pour la période de l'Entre-Deux-Guerres. Après ses études à Rodez, il monte à Paris où, pour survivre, il devient dessinateur de rue. Durant la Grande guerre, il est gazé et en revient antimilitariste. Après une remarquée exposition personnelle de caricatures en 1922, sa carrière démarre dans la presse : sa signature est dès lors présente dans Le Parisien, Le Matin, Marianne, le New-York Times, Life, Berliner Illustrer, Regard, Le Soir de Bruxelles et, à la demande de son ami Paul Vaillant-Couturier, dans L'Humanité de 1926 à 1939, année où ce compagnon de route du PCF en démissionne pour intégrer Le Canard Enchaîné et L'Œuvre. En 1937, il illustre Les Trust contre la France. Winston Churchill lui-même déclare que Cabrol est "le premier caricaturiste de France". Il est vrai qu'en 1936, Cabrol est l'auteur d'une caricature du chancelier Hitler paru dans Escher Tageblatt qui lui vaut par la suite d'être inquiété sous l'Occupation et d'entrer en clandestinité à Rodez pour éviter les recherches de la Gestapo. Après-guerre, le "Daumier du XXe siècle" ayant ouvert les yeux sur le Stalinisme refuse de participer à L'Humanité tout en poursuivant sa collaboration avec le Canard Enchaîné et en entrant à Franc-Tireur.
En décembre 1944, le caricaturiste et affichiste de renom expose au Musée Fabre à Montpellier lors de la première exposition de la Libération. Le 13 septembre 1956, Raoul Cabrol meurt à Quincy-sur-Sénart à l'âge de 61 ans. Cette même année, Collamarini réalise son buste. Une rue de Bozouls honore désormais la mémoire du célèbre Bozoulais.
Aujourd'hui, sa signature est présente dans les collections du BDIC à l'Hôtel national des Invalides à Paris. Par 400 dessins, elle est également présente dans les collections d'arts plastiques du Musée du Vivant, fondé en 2005 à Paris. Achetée par l'Etat en 1946, son affiche Contre ça (1936) est aujourd'hui dans les collections du MuCEM à Marseille.
En 1996, son travail figure dans l'exposition du BDIC à Nanterre, 3 républiques vues par Cabrol et Sennep. En 2012, ses dessins illustrent Quand Genève s'embrasse par Jean Batou. Depuis 2014, Les rencontres Raoul Cabrol se déroulent à Bozouls, en Aveyron. En 2015, Cabrol est étudié au Brevet des écoles dans le cadre des l'Histoire des arts. En 2016, des dessins de Cabrol sont exposés dans 1936, nouvelles images, nouveaux regards sur le font populaire au Musée de l'histoire vivante à Montreuil. En décembre 2016, il fait l'objet d'une conférence à l'université de Poitiers, Raoul Cabrol, caricaturiste d'Hitler, dans le cadre des Journées Albert Dubout. En 2017-2018, il est présent dans l'exposition du Musée de Nogent-sur-Marne La caricature raconte l'histoire de France. En février 2018, Cabrol fait l'objet d'un cours magistral à Paris-I, dans le cadre de l'Histoire de la Presse. Le critique Yves Frémion annonce préparer une monographie sur Cabrol tout comme Benoît Decron, directeur du Musée Soulages à Rodez, dès 2014.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire