jeudi 18 mars 2021

René Charles Thomsen

René Charles Thomsen (1897-1976) est un artiste français.

Né boulevard Montparnasse à Paris, René Thomsen est le fils d'une secrétaire d'Henri Barbusse et de Constant Thomsen, un sculpteur proche du Docteur Gachet, soutien de van Gogh. Il étudie avec Louis Anquetin et Fernand Cormon à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris.

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, Thomsen dessine sur le front. Après la guerre,  Thomsen désargenté se lie d'amitié avec Soutine, Jules Pascin, Dobrinski ou Modigliani, et prend un atelier à la Ruche. Le succès arrive rapidement grâce au soutien de ses aînés  : Asselin, Waroquier ou d'Espagnat.  Avec son colocataire d'appartement Chaïm Soutine, il suit des cours à l'Académie Colarossi.

Il est nommé sociétaire du de la Société de la Salon d’Automne en 1921 et y expose régulièrement. En avril 1922, Thomsen est individuellement exposé à Paris, à l'Hôtel de Crillon, au 8 rue Boissy d'Anglas.  Cette même année, le Conseil municipal de la Ville de Paris lui accorde une prime d'encouragement. "Tempérament résolu, indépendant des influences à la mode, un être équilibré, incapable de s'embarquer sur le dernier bateau ou de sauter dans la mare à cubes parce que les moutons montparnassiens de Panurge s'y ventrouillent. Ni sous-impressionniste, ni puriste, ni surréaliste, insoucieux des écoles inutiles et éphémères. Il dessine, met en place, respecte les valeurs, colore avec une force délicate, en un mot exerce sa profession avec honnêteté." écrit le célèbre critique  Louis Vauxcelles dès 1922.

 Au Salon des Indépendants en 1923, Thomsen alors le plus jeune des artistes exposés présente, à côté de Signac, une "Femme couchée". En 1924 toujours au Salon des Indépendants, aux côtés de Lhote, Camoin, Lebasque, il présente une "Jeune femme sur le fauteuil". 

"La petite Liseuse par M. René Thomsen, note Comoedia en septembre 1925 à propos du Salon d'Automne, discrète et gracieuse, est l'un des tableaux du Salon d'Automne vers lequel on revient avec prédilection en regrettant que l'artiste n'occupe pas encore, dans nos préoccupations artistiques, la place qui lui revient."

En mai 1926, Thomsen expose un "Nu au Divan, très remarqué" au Salon des Indépendants.


Une oeuvre de Thomsen de 1926.


En janvier 1927, le mensuel Art de Décoration estime que "Vue d'Avignon de Thomsen est un des meilleurs paysages" exposés au Salon d'Automne. "Son Nu couché est peint avec autorité.En 1927, une exposition d'aquarelles est organisée aux Etats-Unis. Cette même année l'Etat lui achète une toile exposée au Salon des Indépendants pour le Musée National du Luxembourg.

De son vivant, Thomsen est représenté dans d'importantes galeries parisiennes : la Galerie Marcel Bernheim (1929),  la Galerie Durand-Ruel. Au 11, rue Montaigne, la Galerie Dru présente en 1928 une importante série de peintures de Thomsen, "dans lesquelles la fermeté du modelé s'alliait à la délicatesse nerveuse du coloris". En 1929, cette même galerie organise une exposition individuelle consacrée aux aquarelles et dessins de Thomsen, célébré par Paul Sentenac. "Aquarelles encore, et très séduisantes. de cet artiste très distingué René Thomsen, chez Dru." note également Le Figaro.  Cette même année, Thomsen participe aussi à une exposition de groupe chez Marcel Bernheim avec Asselin, Clairin, Heuzé, Laprade, Zingg.

Dans les années 1930, il expose aussi à la galerie Barbazance, la galerie Durand-Ruel, ou au musée des beaux-arts de Besançon. 

En mars-avril 1930, la Galerie Marcel Bernheim sis 2 bis rue Caumartin présente une exposition particulière consacrée à Thomsen. "René Thomsen est un de ces artistes sérieux dont la réputation s'accroît peu à peu mais sûrement, note Paul Sentenac.  On avait déjà pu apprécier les qualités d'aquarelliste dans le groupe d'aquarelles qui avait, en la même galerie, précédé son exposition particulière". Pour cette exposition collective d'aquarelles de mars, Thomsen côtoyait Asselin, Brianchon, Fraye, Laprade, Mainssieux, Marquet et Signac. En janvier 1931, le Bulletin de l'art ancien et moderne remarque une toile de Thomsen exposée au Salon d'Automne : Groupe dans un jardin, "un des bons morceaux qui émergent du Salon". En novembre-décembre 1931,  la Galerie Marcel Bernheim présente à nouveau Thomsen en exposition personnelle, au 35 rue de la Boëtie.

Thomsen obtient le prestigieux prix Velasquez et une bourse pour travailler à la Casa de Velasquez à Madrid en 1931-32.

Au Grand-Palais en janvier 1932, Thomsen est remarqué lors du Salon des Indépendants.

En janvier 1933, il est exposé à la Galerie Le Balcon, rue des Beaux-Arts à Paris. Cette même année au Salon des Tuileries à Montparnasse, son envoi est apprécié par Mobilier et Décoration. Surtout, en 1933, la galerie Marcel Bernheim expose les dix ans de peinture de Thomsen, fruit de sa décennie de travail pictural. "Cette manifestation classe définitivement cet artiste comme un peintre de grande qualité", note la presse enthousiaste. Au Salon des Indépendants de 1933, son Modèle au repos est apprécié. Cette même année, en mai-juin, il participe au Salon des Tuileries, boulevard Raspail. Exposé aussi au Salon d'Automne 1934, ses oeuvres y sont remarquées par la même revue. En janvier 1935, il expose chez Marcel Bernheim avec Maurice Asselin et Sigrist.  En 1937, sa participation au Salon d'Automne est également remarquée. Cette même année, l'artiste qui réside au 1 rue Paul Féval expose à l'Exposition Internationale à Paris.

Au Salon d'Automne au Palais de Chaillot, l'envoi de Thomsen est remarqué par l'Oeuvre

Alors que la Casa Velasquez a été détruite lors de la guerre civile espagnole, Thomsen participe avec Vue de Lourmarin, Meknès et Portrait de jeune garçon à une exposition collective à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, quai Malaquais à Paris en 1939 : la 3ème Exposition de la Casa  Velasquez, avec Jouvenel, Giess, Lucien Weill.

Au Palais de Chaillot en avril 1940, un autoportrait de Thomsen est remarqué, exposé au Second Salon (Automne et Tuileries réunis). En 1943, la galerie Durand-Ruel expose trente de ses peintures. En 1944, Thomsen se marie avec Andrée, l'ancienne compagne du peintre Achille Richard. A la fin des années 1940, Thomsen multiplie les petits formats peints sur papier ou les grandes compositions à l'imagination débordante. En décembre 1945, Thomsen expose à la Galerie Raspail, au boulevard du même nom, selon Les Lettres Françaises.

En avril 1951, l'Etat lui commande une oeuvre. De 1941 à 1950, il a déjà reçu cinq autres commandes d'Etat. En 1952 la ville de Bâle lui consacre une exposition. En 1955 Marcel Bernheim expose vingt-cinq toiles et, en 1957, il lui offre sa dernière exposition.

Thomsen a reçu des critiques positives de la part des critiques Louis Vauxcelles, Elie Faure et Joaquim Gasquet. Il est chargé par le musée Versailles de peindre une œuvre commémorant les funérailles du président Painlevé.

 Les peintures de Thomsen ont une saveur de la sensibilité parisienne de l’entre-deux-guerres. Des nus sensuels, peints avec des intérieurs colorés ont été largement exposés.

Des œuvres sont désormais dans les collections publiques :  Musée National d'Art Moderne, Centre Pompidou (2 oeuvres) ; Louvre (Une huile de 1934) ; Musée des beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais (Une huile) ; château de Versailles (Une huile) ; musée Albert-André à Bagnols sur Cèze (Une huile) ;musées du Havre, de Rouen, Albi et Toulon, Musée National du Luxembourg, Bibliothèque municipale de Rouen.


 

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