Les hortensias mauve, 65 par 50 cm.
Né à Fresnay-sur-Sarthe le 24 décembre 1928 d'un père drapier à Mamers et d'une mère fille de maquignon, Philippe Gautier voit le jour dans la même commune que le peintre Maurice Brianchon (1899-1979), un des trois fondateurs du mouvement de la Réalité Poétique avec Legueult et Oudot en 1949, lequel est né dans la maison voisine des parents de Gautier. Ayant préparé son entrée au Beaux-Arts à l'atelier Corlin dès 1946, Gautier entre à l'école des Beaux-Arts de Paris dans l'atelier de Jean Dupas en 1948, puis dans celui de Raymond Legueult en 1952, et en sort diplômé en 1954. Cette année-là, il est admis comme logiste au concours du prix de Rome et expose au Musée Galliéra à Paris. Son travail initial de restaurateur l'a mené à oeuvrer sur des toiles de Rubens comme du Greco et à consolider son apprentissage du métier. En 1951, il expose ses premières oeuvres. "Ses maîtres, Le Titien, Le Greco et surtout Delacroix, Braque, et aussi Vuillard et Manet ont été ses affections artistiques" note Françoise de Céligny. Si les premiers tableaux de la Sarthe datés de 1947 sont dans l'esprit de Corot, il évolue ensuite vers la facture cubiste vers 1957 sous l'influence de Cézanne, puis vers son propre style, un style charpenté et coloré à la fois, puissant, brillant et émouvant.
La ballerine.
L'œuvre de ce tenant de la réalité poétique dont les thèmes de prédilection sont les natures mortes, les orchestres, les femmes et les chevaux est régulièrement exposée en galerie à Paris (Galerie Vendôme, rue de la Paix, 1976 ; galerie Ror Volmar, rue du Faubourg Saint-Honoré ; Pascal Frémont ; Galerie Gorosane, rue du Roule, mars 1987 ), Galerie Bartoux à Honfleur et Paris, Laval, Quiberon (Galerie Phidias, 1994), Dinan (Guillaume Brouard, 2014). A l'étranger, l'artiste transfiguratif expose essentiellement en Allemagne, de 1951 à 1980, notamment à Berlin, mais aussi à Miami en 1970, à Zurich et Gand encore. Si son oeuvre est constituée de paysages dans les années 1970, elle est vouée quasi-exclusivement à la figure dès les années 1980. En cela, sa peinture désormais centrée sur la figure féminine, nue ou dans des scènes de genre, s'avère un écho contemporain à la peinture galante du XVIIIe siècle. Attaché à sa terre natale, et notamment à la proche Normandie, Gautier quitte son atelier parisien et travaille durant des décennies dans celui du hameau sarthois de la Bédouinière à Saint-Aubin-de-Locquenay. Le 4 décembre 1976, une allocution est prononcée à l'Académie du Maine : "Eloge de Philippe Gautier et de son oeuvre de peintre". Il dispense également un apprentissage lors de stages au Moulin de Perrot, en Ardèche.
En 1998, pour les 70 ans de l'artiste fresnois, la ville de Fresnay inaugure un espace au nom de l'artiste. Depuis 1999, l'église Saint-Pierre et Saint-Paul au Sap (Orne) accueille un triptyque de Gautier dédié à la vierge Marie. Ecrite par le critique d'art Patrice de la Perrière et par Francis Gueury, une monographie de 174 pages intitulée Philippe Gautier est sorti en 2000 au Léopard d'or. En octobre 2002, la Galerie du Vieux Saint-Paul présente une exposition individuelle de Gautier à Saint-Paul-de-Vence. Toujours à Saint-Paul, Art Seiller Gallerie présente le peintre également. Les carnets d'atelier du peintre Philippe Gautier est aussi paru chez Mémoire Vivante en 2003. L'année suivante, Gautier est nommé chevalier des Arts et Lettres.
En septembre-octobre 2014, à l'occasion des dix ans du décès du peintre, le Conseil Général de l'Orne consacre une grande rétrospective de son œuvre à l'hôtel du département à Alençon. De juillet à septembre 2015, le domaine du Gasseau à Saint-Léonard-des-Bois (Sarthe) accueille une exposition des oeuvres de Gautier. En 2017, à la sortie de son livre Les 15 grands peintres de la Sarthe paru aux Editions de la Reinette, Alain Moro écrit :" Philippe Gautier serait le chef de file." Dans la Sarthe, le musée de Tessé l'expose au Mans. En novembre 2018, la mairie du Sap-en-Auge accueille une exceptionnelle exposition consacré à Gautier.
La signature de celui qui est titulaire aussi d'une médaille d'argent au Salon des Artistes français à Paris est également présente dans de grands musées européens (Bruxelles, Franckfort, Paris, Zurich) comme à Tokyo.
Homme de radio à France Culture, collaborateur à L'amateur d'art, Arts et L'œil, le critique d'art Roger Bouillot ( 1924-2017) écrivait à propos de Gautier : "Sensuelle en même temps que spirituelle, la peinture de Philippe Gautier procure d'abord une joie pour l'œil, puis une délicate adhésion du cœur. Elle a le rare mérite de concilier l'invention dans la forme et la sincérité dans leur traduction plastique".
NB : Philippe Gautier a de multiples homonyme, un philosophe, un musicien, un cinéaste, un écrivain (1934). Parfois, à tort, il est nommé Philippe Gauthier.
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